Conférence d’Examen du Traité sur la Non-Prolifération du Nucléaire(TNP) 2020 : l’Afrique au cœur des échanges.



Du 4 au 5 Mars 2020, s’est tenu à Accra, dans la salle de conférence de l’hôtel La Palm Royal Beach, Un atelier sur l’apport et la participation des pays africains à la conférence d’examen du TNP 2020. Cet atelier s’est déroulé sous la présidence du secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des essais nucléaires (OTICE) Dr Lassina Zerbo ; en présence du directeur du centre africain pour les sciences et la sécurité internationale AFRICSIS Mr Hubert K. Foy.  Mme Isabelle Williams conseillère politique principale du Nuclear Threat Initiative (NTI) a également pris part à cet échange.


Cette initiative ambitieuse de la Nuclear Treaty Initiative (NTI) et du Centre Africain pour les Sciences et la Sécurité Internationale AFRICSIS vise d’une manière générale à définir une position africaine commune qui sera présentée lors de la prochaine Conférence d’Examen de la Non-prolifération du nucléaire à New York en 2020. De manière concrète  cette rencontre a pour but de discuter de la stratégie et des tactiques mises en place pour évaluer les progrès et les avancées sur la mise en œuvre des engagements et actions prioritaires avant et après la tenue de la Conférence d’Examen de la Non-prolifération du nucléaire (RevCon). Il s’agissait également  d’identifier les engagements et les actions prioritaires afin de renforcer les utilisations pacifiques du nucléaire. A cela s’ajoute la réduction des risques et la transparence grâce aux multiples efforts consentis par les pays avant la RevCon. Spécifiquement, il s’agissait d’encourager les pays africains à contribuer à la réussite de la RevCon, tout en mettant en évidence les opportunités potentielles pour accentuer et appuyer les objectifs du  (TNP).
Dr Lassina Zerbo dans son allocution a salué l’importance et la pertinence de cette loge. Selon lui plusieurs pays africains manifestent leur intérêt pour la technologie nucléaire. Pour ce faire, il est impératif pour les pays africains de se rappeler leurs devoirs et responsabilités en tant que signataires du traité de Pelindaba. Selon cet éminent diplomate, il est très important d’établir le lien entre le Traité sur la Non-Prolifération des armes Nucléaires et le traité de Pelindaba pour faire de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires. En clair, il s’agissait  d’inviter les Etats à une utilisation responsable et pacifique du nucléaire conformément aux conventions et normes internationales. Pour ce faire, Dr Zerbo égraine trois sujets de réflexions fondamentaux à savoir : quelle est le chemin emprunté par la communauté globale du nucléaire ? Quelles sont nos attentes vis à vis du TNP 2020? Et enfin quelle peut être la contribution de l’Afrique pour la RevCon ?


Dr Lassina Zerbo, secrétaire exécutif de l’OTICE

Cette série de questionnement suscite une attention particulière autour du  faussé entre les pays dotés du nucléaire et ceux qui n’en n’ont pas. Pour Dr Zerbo, la clé du succès de la Non-prolifération des armes nucléaire réside sur la prise de conscience des différents pays afin de parvenir à une utilisation responsable du nucléaire. Il s’agissait de former les politiques sur le nucléaire et enfin réadapter le système éducatif en vue d’intégrer la culture du nucléaire. Cela passe nécessairement  par une unité africaine afin de mieux travailler sur la question.

Échanges fructueux avec les experts

Le caractère participatif de cet atelier a permis aux différents participants de poser leurs préoccupations et formuler des propositions pertinentes.
Durant ces deux  jours de discussions et de partage d’expériences, il était question de lancer un regard sur la problématique de l’exportation de l’Uranium du Niger, du manque de transparence et de crédibilité des pays dotés du nucléaire, de l’unité africaine, et de la stabilité            du continent africain.
’Au regard des ressources nucléaires  mondiales, la menace Nucléaire est réelle. La question du désarmement doit être au centre de nos préoccupations.
Il faut donc  promouvoir le dialogue et poser des actions fermes, car les discours s’amplifient au point de devenir volatiles
‘’ Mme Segakweng Naniso Tsiane



Ms Segakweng Naniso Tsiane, lead consultant,T3000 Consutancies,Botswana

‘’ On note un manque de clarification, de crédibilité et transparence entre les pays qui ont le nucléaire et ceux qui n’en n’ont pas .De plus, ce qui nous divise c’est l’absence d’une unité africaine. Il faudrait qu’ensemble on travaille à bannir l’individualisme afin d’avoir une vision commune africaine. ‘’ Général Amadou Anta GUEYE
De ces nombreuses discussions naquit une panoplie de propositions et recommandations. Les participants égrainent entre autre : faire la promotion de L'AFCONE qui se présente comme étant un outil important en Afrique et renforcer l'éducation sur son importance et son rôle. De plus, de vastes efforts d'éducation nucléaire sont nécessaires, tant pour le public que pour les responsables politiques. Des efforts devraient également être faits pour renforcer les communautés scientifiques et non scientifiques sur la question du nucléaire. Aussi, au regard de la crise énergétique à laquelle l’Afrique fait face, il faudrait faire en sorte que l'énergie nucléaire joue un rôle dans l'atténuation de cette crise. De plus des questions pertinentes sur l’avenir des exportations d’uranium, et son utilité après extraction doivent être mises sur la table de discussions. A cela s’ajoute la promotion d’une coopération et un renforcement de l’utilisation pacifiques du nucléaire dans la région. En clair, il était  également question d’assister ces pays en terme de développement d'infrastructures nucléaires. Et afin une évaluation des perspectives régionales sur les utilisations pacifiques en mettant l'accent sur l'identification des utilisations non énergétiques  et le renforcement de la collaboration avec l'AIEA dans ces domaines.                                                               

Participation du groupe des
jeunes de l’Organisation du Traite d’Interdiction des Essais Nucléaires l’OTICE  
 
    Jeunes de l’OTICE 
L’OTICE dans l’optique de promouvoir la jeunesse africaine, a donné l’occasion aux plus jeunes d’acquérir de nouvelles connaissances sur les questions liées à l’utilisation du nucléaire. Cette loge était une occasion pour ces jeunes dynamiques de mieux se familiariser au monde diplomatique et d’enrichir leurs carnets d’adresse. Les jeunes apprenants ont également profité de cette grande opportunité pour soumettre leurs requêtes et leurs propositions aux responsables de l’OTICE  afin de mieux redorer le blason de ladite organisation. 

                   Angeline SAVADOGO












                                                                      





                                                                                    

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