L'évolution de la situation géopolitique mondiale : quelles opportunités pour l’Afrique ? ».

 

L'évolution de la situation géopolitique mondiale : quelles opportunités  pour lAfrique ? ». 













L’Afrique  traverse une forte crise multi- dimensionnelles sans précédent, se caractérisant  par un fort sous- développement.

 D’ores et déjà vacillants entre pauvreté́, guerres endémiques, famine, et misère.  La crise sanitaire et la guerre en Ukraine n’a fait qu’exacerber la vulnérabilité des pays africains. La guerre en Ukraine qui a connu une tournure dramatique avec l’entrée de soldats russes sur le territoire Ukrainien le 24 février 2022 impacte directement et indirectement le monde entier, ce qui engendre des risques de famine, des crises énergétiques, diplomatiques et géopolitiques.

Face à cette situation les grandes nations prennent des mesures concrètes pour atténuer l’impact négatif de la crise, et tirer parti des différentes opportunités. Qu’en est -il pour l’Afrique ? pour ce continent riche par ses ressources naturelles qui semble être  à l’écart de la mondialisation et qui ne semble pas voir des possibilités de développement, alors même que tous les autres continents progressent. 

I – Analyse de l’influence des grandes puissances en l'Afrique ?

1-Les puissances historiques

L’Afrique, berceau de l’humanité a été pendant des années durant l’objet de grandes rivalités entre les grandes puissances de ce monde :









-  Le partage de l’Afrique intervenu après cette fameuse conférence de Berlin (1884-1885) a permis ainsi à chacune des grandes puissances du moment d’établir une zone d'influence en Afrique dont les contours sont délimités, pour confirmer sa domination politique et économique. Nous dénombrons : la grande bretagne, la France, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Ces puissances conservent de nos jours une grande influence multiforme sur ces nations africaines qui ont été colonisées et exploitées et qui ont gardées de nombreux traits culturels des colons tel le langage

 Les aspirations nationalistes africaines menèrent aux indépendances qui s'étalèrent de 1910 jusqu’aux années 1980 suivant les pays. Les régimes qui s'installèrent dans les pays africains ne furent pas nécessairement démocratiques et peinèrent à développer leurs pays. L'Afrique fut ainsi jusqu'aux années 1990 instrumentalisée par les puissances de la guerre froide comprenant d'une part les États-Unis et leurs alliés constitutifs du bloc et d'autre part l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et ses États satellites formant le bloc de l’Est

Depuis la chute du mur de Berlin, de nombreux pays africains oscillent entre guerres civiles et processus de démocratisation rendant ces pays toujours fragiles et sujets à l’influence toujours très forte à nos jours des grandes puissances telles les USA et les pays de l’Union Européenne. Ces puissances exerçant leur influence sur la politique, l’économie et l’organisation sur le continent. 

De nos jours, la présence de l’union européenne se manifeste sur d’autres formes : La coopération entre les pays africains et l'UE s'inscrit dans de nombreux cadres, tels que : l'accord de Cotonou la stratégie commune Afrique-UE. Outre ces cadres, le Conseil de l’UE a adopté trois stratégies régionales pour: la Corne de l'Afrique , le golfe de Guinée , le Sahel. La présence de base militaire en Afrique 

 

2-Les Nouvelles puissances présentes en Afrique 

L’évolution démographique et économique mondiale a vu l’émergence de grandes puissances nouvelles dont les plus symboliques sont les BRIC créées en 2001 et dont l’acronyme anglais désigne un groupe de quatre pays : Brésil, Russie, Inde, Chine. Ces pays ont été rejoints par l’Afrique du Sud en 2011 pour former les BRICS. L’influence croissante sur le continent africain de ces nouvelles grandes puissances laisse présager de luttes encore plus âpres à venir de ces grandes puissances sur le continent Africain pour le contrôle des importantes matières premières dont regorge le continent.

a-La Chine  

Elle esle plus grand partenaire commercial de l'Afrique depuis 12 ans, et ses exportations de machines et de produits de première nécessité ont bien répondu aux besoins de production et de subsistance du continent. La valeur cumulée des échanges commerciaux entre l'Afrique et la Chine s'élève à 185,2 milliards de dollars entre janvier et septembre 2021, en hausse de 38,2 % (forum économique chine Afrique)

 b-La Russie 

La Russie a une présence militaire De 2016 à 2020, elle a fourni 30 % des armes aux pays d'Afrique subsaharienne ; depuis 2017, elle a signé des accords de coopération militaire avec 20 pays d'Afrique subsaharienne, contre seulement  7 de 2010 à 2017.


 





A cela s’ajoute d’autres pays comme la Turquie, le Qatar

 II- Les dépendances qui résultent de l’influences des grandes puissances en Afrique

Les dépendances des pays africains aux grandes puissances sont multiples : 

  L’une des plus symboliques dépendance est l’aide au développement qui constitue qui constitue un véritable moyen de pression aux mains de ces grandes puissances qui la distille au gré des enjeux politiques du moment.  Les chiffres le prouvent : l’UE et ses 27 États membres fournissent ensemble 65 milliards d’euros par an d’aide publique au développement à l’Afrique 

•Le financement des instituions tel que l’UA, qui est est très fortement financée par les aides des pays occidentaux (à 73 % en 2017 selon Yves Bourdillon, « L'Union africaine essaye encore de se relancer », Les Échos,‎ 30 janvier 2018
La monnaie demeure un moyen très important de domination qu’utilise les puissances en Afrique à travers le Dollars ou encore l’Euro principales devises utilisées sur le continent. L’Afrique de l’ouest et du centre ont même une monnaie le FCFA partagée par 15 Pays, cette monnaie est arrimée en parité fixe à l’Euro. Cette situation constitue une forte dépendance pour ces pays obligés de garder une partie de leurs réserves de change en Europe
Le blé ou le Food power plusieurs pays s’approvisionnent essentiellement en produits agricoles russes et ukrainiens : 25 pays africains importent en effet plus du tiers de leurs besoins en blé des deux pays actuellement en conflit (15 d’entre eux en importent même plus de la moitié).




Sur le plan sécuritaire nous sommes toujours dans l’incapacité d’avoir une autonomie stratégique, l’Afrique est le théâtre de plusieurs interventions qui n’ont jamais brillé de par leurs succès, Sangaris en Centrafrique, Serval, Barkhane Mali , Niger etc.. 

La Chine est en train de construire sa première base militaire à l’étranger à Djibouti. A cela s'ajoute la présence militaire de  la France , des USA,  de la Russie et de l'Inde 

    III- Les opportunités pour l’Afrique liées à  la crise en Ukraine 

La crise Ukrainienne tragique, constitue toutefois une opportunité pour les pays Africains  

Elle doit constituer pour l’Afrique :

Un réveil de conscience : en effet, sur le plan agricole pour ne citer que celui-là, l’Afrique regorge de grandes quantités de terres arables évalués à plus de 220 millions d’hectares selon les statistiques 2018 de la Banque Mondiale. Il est donc curieux de constater qu’elle dépende aussi grandement sur le plan alimentaire des cultures de céréales réalisées en Fédération de Russie et en Ukraine qui possédaient respectivement 121,6 et 32,8 millions d’hectares de terres arables à la même période. L’Afrique doit faire son introspection sur sa nécessaire auto-suffisance alimentaire. La culture des céréales devrait être privilégiée.

•Les sanctions économiques dont fait l’objet la Fédération de Russie de la part des pays occidentaux touchant le pétrole et le Gaz offrent une opportunité de négociation des meilleurs contrats de fourniture de pétrole et de gaz aux pays occidentaux par les pays africains qui en disposent. Ces sanctions offrent également aux pays africains non producteurs de pétrole et de gaz l’opportunité de s’alimenter auprès de la Fédération de Russie en énergie à de meilleures conditions.
 Les grandes innovations en matière de moyens de paiement alternatif au dollarsde banque de développement alternatives etc.. qui étaient en projet au sein des BRICS connaitront une forte accélération en raison de la crise Ukrainienne. Ceci offre des possibilités alternatives à l’Afrique pour le financement de son développement économique.
•Sur le plan militaire, avec le volontarisme affiché de la Fédération de Russie qui affirme vouloir aider certains pays africains dans la lutte contre le terrorisme, cette crise d’Ukraine a accéléré les évènements et les lignes ont commencé à bouger avec un interventionnisme plus accentué en Afrique demandé par l’actuelle administration Américaine. Cette situation mettra à la disposition des pays Africains de nouvelles opportunités de coopération dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité de toute sorte dans nos pays.
•L’Afrique sera le prochain terrain de la guerre d’influence de cette nouvelle guerre froide, nous devons être solidaire et unis. Nous avons plus d’excuses pour ne pas faire des choix stratégiques 

Ce qu’elle ne doit pas constituer pour l’Afrique :

-  Une période attentiste durant laquelle, cette Afrique constituera une fois de plus un terrain de jeu de ces grandes puissances qui s’y accapareront les richesses d’un continent sans perspectives.

IV- Quelles sont les conditions à remplir pour tirer parti de la situation géopolitique actuelle  ?
 

Pour que l’Afrique puisse tirer profit de la situation actuelle, il faut :

Qu’elle puisse faire bloc autour d’idées communes. Ne dit-on pas que « l’union fait la force » la convergence de vue des pays Africains leur permettra de faire face aux batteries de sanctions a prévoir contre les nations qui ne s’aligneront pas sur les nouvelles orientations dessinées par les grandes puissances en places spécifiquement pour leurs bénéfices à elles. Pour une meilleure convergence des vues, une approche régionale est souhaitable. Les organisations régionales doivent donc s’investir pleinement dans des études de perspectives sectorielles en mettant a jour toutes les planifications impactées par la crise Ukrainienne. Les opportunités qui s’en découleront doivent être saisies pleinement.

•La création de vastes marchés régionaux Africains alimentés par les produits du « Made in Africa »
•Il faut une prise de conscience des populations pour consommer local et accroitre ainsi la production. Thomas Sankara ‘’ disait avec juste raison que l’impérialisme se trouve d’abord dans nos assiettes
Il faut une fiscalité adaptée pour protéger lindustrie locale (taxe douanière, et le code des investissement) et mettre laccent sur les intrants agricoles que sont les engrais on peut créer des mines de phosphate pour l’engrais et promouvoir la production bio etc.

Une économie pro environnement devrait permettre de bénéficier des fonds importants disponibles. Le Cotton bio est plus chère que le Cotton OGM car ces OGM ont fait baisser la qualité et la quantité, les firmes mosento.

Un exemple de model de développement : la ferme shangai 

 Un exemple de modèle de développement : la ferme SONGHAI qui a généré 7 milliards de F CFA (10,67 millions d’euros) de chiffre d’affaires pour un bénéfice de 600 millions en 2013. A cela s’ajoute une formation avec le songhaï Leadership Academy de 4000 jeunes à la philosophie du centre .


 

 V- Quels efforts déjà mise en place en Afrique ? 

 L’Afrique a l’opportunité de disposer aujourd’hui d’organisations sous régionales qui se sont pour la plupart intéressées à la recherche de solutions aux difficultés qui se présentent comme la hausse du prix des hydrocarbures, la question des engrais et des céréales etc.

ØL’Union du Maghreb arabe (UMA)
ØMarché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA)
ØCommunauté des États Sahélo Sahariens (CEN–SAD)
ØCommunauté d’Afrique de l’Est (CAE)
ØCommunauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)
ØCommunauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
ØCommunauté de développement de l’Afrique australe (SADC)
- Le Togo et le Gabon rejoignent le Commonwealth
-Au Burkina des mesures ont été prises pour empêcher laugmentation du prix du pain et le chocolatier chez André expérimenté du pain à base de maïs et autres produits locaux avec beaucoup de succès

-Le Cameroun est déjà entrain explorer des perspectives de produire du pain à base de manioc, de papate et de banane 
- l'Italie s'est lancée dans une offensive diplomatique en Afrique pour sortir de sa dépendance au gaz russe au le Congo et l'Angola en juin, le Mozambique en mai 
-L'Algérie est déjà en négociations avec des pays européens afin d’augmenter ses exportations de gaz  , 12 % du gaz importé par l’UE par gazoduc provient d’Afrique. L’Algérie exporte 21 Gm³ par gazoducs vers l’Italie (55 %) et la péninsule ibérique (45 %) tandis que la Libye envoie 4,2 Gm³ en Italie. Et pas moins de 50 % du GNL que l’Europe importe est issu du continent, ce qui équivaut à 56 Gm³, provenant du Nigeria (50 %), d’Algérie (27 %), d’Angola (11 %), d’Égypte (4 %) et d’autres pays africains (8 %). 

 

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